PUNKS!
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PUNKS!
L'origine du mot PUNK
Origines littéraires et prémodernes
Le mot "punk" est apparu pour la première fois en anglais dès le XVIe siècle. À l’origine, il avait une connotation péjorative et désignait des personnes marginalisées. Il était notamment utilisé pour parler de jeunes voyous, des personnes sans valeur, voire des prostituées. Cette connotation dévalorisante de "you punks!", de quelqu’un sans grande importance ou valeur, est restée longtemps associée au terme.
Utilisation dans la littérature et le théâtre
Le mot est aussi présent dans les œuvres de Shakespeare, notamment dans "Measure for measure" où il fait référence à une prostituée. Durant cette époque, punks! n'avait donc rien à voir avec la musique ou la rébellion, mais renvoyait à une image de dépravation sociale ou de mépris (ce dont on a traité les punks! des années 70 et après!) NDLR
Adoption dans le Langage de la Rue
Au fil du temps, le terme a continué à évoluer. Pendant une grande partie du XXe siècle, "punk" était un mot d’argot qui désignait quelqu'un de faible, souvent un jeune délinquant ou un prisonnier vulnérable. Il était employé pour désigner une personne que l’on ne prenait pas au sérieux, quelqu’un d’insignifiant.
Garage rock, la révolte musicale des années 1960
Le garage rock est souvent considéré comme l’ancêtre direct du style punks! Il a marqué de son empreinte les décennies suivantes, avec une approche DIY (Do it yourself) aussi bien au niveau vestimentaire que dans la création musicale à partir de rien et une attitude résolument anticonformiste. Ce genre musical est apparu au début des années 1960 aux États-Unis, porté par des jeunes groupes amateurs qui enregistraient leurs morceaux dans des garages (d'où le nom) et jouaient des concerts dans des petites salles. Il s’agit d’une musique brute, souvent mal produite, mais pleine d’énergie et de spontanéité, qui rejetait les standards commerciaux de l’industrie musicale de l'époque. Le garage rock se distingue par ses guitares distordues, ses solos abrasifs et ses voix criardes. Un mouvement souvent moins connu mais crucial pour comprendre l'évolution du son punk. Des groupes comme The Sonics ou The Kingsmen ont ouvert la voie avec leurs sonorités brutes et leurs textes provocants. La musique garage était crue, non polie exprimant un rejet du rock bien produit. Des groupes comme The Standells, avec leur hit "Dirty Water" (1965), et The Trashmen, célèbres pour "Surfin' Bird" (1963), jouaient des morceaux simples mais percutants. C’est cette simplicité et cet esprit sauvage qui deviendront les piliers du punk rock (punks!).
https://youtu.be/NITmWw8J7sQ?si=y2RvxD4vusGDmPzZ
D'où vient le garage rock ?
Le garage rock a émergé principalement dans les suburbia américaines, ces banlieues où les jeunes, frustrés par le conformisme de la société post seconde guerre mondiale, cherchaient des moyens d’expression alternatifs. La première vague de garage rock a souvent été influencée par la British Invasion (les Beatles et les Rolling Stones), mais ces jeunes groupes ont ajouté une dose d’insolence et de crudité à leur musique.
Fait marquant : Le terme "garage rock" n’a réellement été utilisé qu’a posteriori. À l’époque, ces groupes étaient souvent considérés comme des sous-produits amateurs de la pop soap. Ce n’est que dans les années 1970, grâce à des compilations comme "Nuggets: Original artyfacts from the first psychedelic era" compilée par Lenny Kaye, que le garage rock a commencé à être reconnu comme un mouvement à part entière. Punks!
Groupes phares du garage rock
The Kingsmen. Leur chanson "Louie Louie" (1963) est l’une des plus célèbres du genre. Enregistrée avec un micro défectueux et une prononciation incompréhensible, elle a été considérée comme subversive, si bien que le FBI a enquêté sur les paroles pour y trouver un contenu obscène. "Louie Louie" est devenu un hymne de rébellion pour les jeunes et reste une des pierres angulaires du garage rock et futurs punks!
The Sonics. Ce groupe, originaire de Tacoma, Washington, est considéré comme l’un des plus influents de l’histoire du garage rock. Leur son extrêmement brut et distordu, comme en témoigne des titres comme "Strychnine" et "The Witch", a inspiré d'innombrables groupes punk des années 70 et 80. The Sonics jouaient avec une énergie pure, souvent sur des équipements démodés et peu coûteux, ce qui ajoutait une couche d’authenticité à leur musique. Punks!
The Standells. Ce groupe basé à Los Angeles est connu pour son hit "Dirty Water" (1965), une chanson qui moque la ville de Boston, mais qui est paradoxalement devenue l’un de ses hymnes sportifs. Leur son capture parfaitement l’énergie rebelle du garage rock californien.
13th Floor Elevators. Originaires du Texas, ce groupe est souvent crédité comme l’un des pionniers du garage rock psychédélique. Leur leader, Roky Erickson, a influencé non seulement le punk, mais aussi des genres comme l’indie et l’alternatif. Leur album "The Psychedelic Sounds of the 13th Floor Elevators" (1966) est une référence incontournable pour comprendre l'évolution du garage vers des sons plus expérimentaux. Punks!
Anecdote : Le terme "punk rock" aurait été utilisé pour la première fois par le critique Dave Marsh en 1971, dans un article parlant des Question Mark & the Mysterians, un groupe garage célèbre pour leur chanson "96 Tears" (1966). Le son minimaliste et le style déjanté du groupe ont été des précurseurs directs des punks!
Le proto-punk, transition entre garage rock et le vrai courant musical punk
Dans la seconde moitié des années 1960, le garage rock a évolué vers le proto-punks! avec des groupes comme The (avec le charismatique Iggy Pop) , MC5 ou The Velvet Underground (Lou Reed). La transition du garage rock au punks! est évidente dans la manière dont ces groupes ont adopté une approche encore plus agressive et provocante, tant sur le plan musical que scénique. En gros, une musique pleine d'énergie, souvent violente, qui parlait directement aux jeunes désillusionnés.
Les MC5, avec leur cri révolutionnaire "Kick Out the Jams" (1969), sont allés au-delà de la musique pour embrasser des idéologies politiques radicales et punks!
De même, The Stooges, menés par Iggy Pop, étaient célèbres pour leurs performances destructrices, provocantes, donnant naissance à un son qui deviendrait la signature du punk quelques années plus tard.
Fun fact : Iggy Pop, souvent désigné comme "le parrain du punk", s'inspirait de performances théâtrales provocantes, influencé par l'art moderne et l'anti-art du mouvement Dada. Lors d'un concert légendaire en 1970, il est monté sur scène couvert de beurre de cacahuète, créant un moment culte qui a marqué l’histoire du punk.
La Naissance du rock punks! : L'explosion de 1977
Le punk a officiellement vu le jour dans les années 1970, avec l'émergence de groupes emblématiques comme The Ramones à New York et les Sex Pistols à Londres. 1977 est souvent citée comme l'année clé où le punk rock a explosé à travers le monde.
The Ramones : Les pionniers du punks! rock américain
The Ramones sont largement considérés comme le premier véritable groupe punks! Avec des chansons courtes, rapides et agressives, comme "Blitzkrieg Bop" ou "I Wanna Be Sedated", ils ont marqué le début d'une révolution musicale. Leur style minimaliste et leur rejet des normes du rock ont inspiré une génération entière de musiciens dans des lieux comme la salle de concert CBGB à New York qui a joué un rôle central dans l'explosion des punks! Ce club mythique a accueilli des groupes pionniers comme Television, The Ramones, et Patti Smith. Ce n’est pas simplement la musique qui y était révolutionnaire, mais la philosophie DIY (Do It Yourself) qui animait les artistes. Ils produisaient leurs propres albums, organisaient leurs concerts et créaient une esthétique visuelle qui rejetait l'industrie musicale traditionnelle. Punks!
Les Sex Pistols, The Clash et l'esprit du punks! britannique
En parallèle, au Royaume-Uni, le punks! est rapidement devenu un cri de colère contre la crise économique et le chômage, les Sex Pistols ont choqué la société avec leur musique et leur attitude provocatrice. Leur chanson "Anarchy in the UK" (1976) est devenue un hymne pour la jeunesse rebelle, tandis que leur single "God Save the Queen" a suscité un tollé lors du jubilé de la reine en 1977. Sous la gestion controversée de Malcolm McLaren, le groupe incarnait un rejet total de l'establishment et de la monarchie. Mais c'est The Clash qui a réussi à donner au punk une profondeur politique avec des albums comme "London Calling", mêlant punks! reggae et rockabilly.
PUNKs! HARDCORE
Dans les années 1980, la culture punk et le skateboard ont commencé à se croiser, surtout en Californie. Des groupes de punks! hardcore, comme Black Flag, Dead Kennedys et Suicidal Tendencies, Minor Threat, Bad Brains qui prônaient une éthique stricte et un son encore plus brutal et direct ont fourni la bande-son idéale pour les skaters qui défiaient les normes en exploitant les paysages urbains comme terrains de jeu. C'est ainsi que le magazine Thrasher, fondé en 1981, a été l'un des pionniers à établir le lien entre la musique punks! et la culture skateboard. L'esprit DIY, tant dans la musique que dans le skate, s’est amplifié, créant une esthétique visuelle et musicale partagée par les deux communautés. L'influence de la mode punks! (avec les vêtements déchirés, les épingles à nourrice, les t-shirts de groupes) a rapidement trouvé sa place dans la scène skate.
Fait intéressant : Le magazine Thrasher a été l'un des premiers à promouvoir cette culture croisée, avec des skaters et des groupes punks! partageant les mêmes pages. Aujourd'hui, des skaters professionnels comme Tony Hawk continuent d'incarner cette fusion en portant des vêtements punks! tout en influençant la culture streetwear.
Ainsi, le punks! n’a pas seulement révolutionné la musique ; il a aussi redéfini les codes vestimentaires, marquant l’histoire de la mode alternative.
- “Please Kill Me: The Uncensored Oral History of Punks!” de Legs McNeil et Gillian McCain — un ouvrage essentiel pour comprendre la genèse du punk à New York.
- “England’s Dreaming” de Jon Savage — un regard approfondi sur la scène punks! britannique des années 1970.
- “American Hardcore: A Tribal History” de Steven Blush — pour une perspective sur le mouvement hardcore américain des années 80.
- Thrasher Magazine Archives — explorez les anciens numéros pour comprendre comment le punks! et le skate ont convergé.